Association de Transplantés Pulmonaires
source : La DH / 21 octobre 2011
“Les citoyens ne sont pas assez informés sur les possibilités du don d’organes. Ils confondent souvent
don du corps à la science et don d’organe”
BRUXELLES
Un tiers des 1.300 patients en attente d’organe mourront par manque de donneurs, a rappelé l’association
Sensibilisation au don d’organes (SDO) à l’agence BELGA à l’occasion de la journée européenne du don
d’organes et de la greffe qui a lieu samedi.
Les citoyens ne sont pas assez informés sur les possibilités du don d’organes. Ils confondent souvent
don du corps à la science et don d’organe, déplore l’association.
En outre, la loi du 13 juin 1986 sur le prélèvement et la transplantation d’organes n’est, selon elle,
que théorique car il faut, lors d’un décès, l’accord de la famille pour le prélèvement.
“Or, lorsqu’un patient est en état de mort cérébrale (maintenu en vie artificiellement, ndlr), la
famille, sous le coup de l’émotion, ne prend pas une décision assez rapidement”, précise SDO. Il est
alors trop tard pour procéder au prélèvement.
Par ailleurs, le nombre de demandes d’opposition au prélèvement d’organes enregistrées au Registre
national est plus important que les demandes explicites de don d’organes, regrette l’association.
Le Dr Martine Antoine, présidente du Conseil belge de la transplantation, a pour sa part souligné le
phénomène du “vieillissement” des donneurs.
“Les jeunes qui étaient victimes hier d’accidents de moto sont davantage préservés grâce au progrès en
neurochirurgie ainsi que de la sécurité routière”, explique la spécialiste.
“Cependant, à cause de l’usure biologique, il est moins aisé de prélever le cœur d’une personne de plus
de 50 ans; seuls 30% des cœurs pourront être prélevés sur l’ensemble des donneurs”, précise-t-elle encore.
“Les foies et reins sont heureusement moins sensibles à cette usure d’autant plus que le foie dispose
d’une capacité spectaculaire à se régénérer”, selon le Dr Antoine.
Par ailleurs, les délais d’attente sont très courts: le cœur doit être réimplanté moins de quatre heures
après avoir été prélevé; cette durée s’élève à huit heures maximum pour les poumons, et 24 heures pour
les reins et les foies. Quant au prélèvement, il doit être effectué 30 minutes après le décès pour les
poumons et seulement quelques minutes pour le cœur.
Pour pallier le manque de dons d’organes, la science a néanmoins prévu des solutions, qui restent
provisoires: la dialyse pour les reins, le respirateur ou autre appareillage semblable pour les poumons
et l’assistance cardiaque pour le coeur. Il n’existe cependant pas d’alternative pour le foie, excepté
en faisant appel à l’organisation internationale Eurostransplant afin de repérer un foie disponible
dans l’un des pays membres (Allemagne, Autriche, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Slovénie, Croatie).
© La Dernière Heure 2011