Association de Transplantés Pulmonaires
Souvenez-vous je vous quittais en jouant à la belle au bois dormant. Pour vous dire qu’après 6h30 minutes en salle
d’opération, où tout s’est super bien passé, on m’a installée aux soins intensifs, pour surveiller tous mes paramètres.
Et apparemment je joue bien à la belle au bois dormant, car c’est seulement au bout de 2 jours que j’ouvre les yeux,
malgré les visites biquotidiennes de mon mari, et le personnel soignant qui s’occupait de moi plusieurs fois par jour.
Quel bonheur, au réveil je respire librement sans encombrement des bronches, sans plus tousser, c’est magnifique.
Le dimanche midi, je réclame déjà (preuve que ça va bien) en disant à l’infirmière que j’ai faim. “Que voulez-vous me
demande-t-elle? Nous ne pouvons pas vous donner quelque chose de trop consistant tout de suite.” Je lui réponds que ce
n’est pas grave, du moment que j’ai quelque chose à manger. Elle part et revient avec 2 petits fromages aux fruits, et
bien je peux vous dire qu’ils n’ont pas été long à être avalés. Donc, comme vous le voyez, j’ai très vite repris de
l’appétit, car les jours suivants, j’ai eu un yogourt le matin, des pâtes à midi et le soir j’avais des crêpes.
Le lundi, on me sortait pour la 1ère fois du lit pour m’installer 1/2h au fauteuil et bien cette 1/2h c’est transformée
en 2h30, mais quel bonheur, je me sens bien.
Le mardi j’effectuais déjà avec l’aide du kiné mes premières 10 minutes de vélo. Cela aussi c’était une joie retrouvée,
surtout la sensation de vivre, de mordre la vie à pleine dents. J’étais boustée pour commencer ma nouvelle vie avec mes
poumons tout neufs.
Le jeudi matin, l’infirmière me dit que je quitterais sans doute les soins intensifs cet après-midi. Super, encore une
étape de plus qui sera franchie, fin de matinée le médecin vient me le confirmer. Vers 14h je quitte les S.I. pour le
service de chirurgie thoracique et à 14h30 on m’installe dans mes appartements (stériles bien entendu).
Bien sûr, il faut beaucoup de précautions pour venir me voir (aux soins, c’était déjà pareil, il fallait mettre tablier,
bonnet, gants, chaussons). Mon mari arrive tout heureux de ne plus me voir aux S.I.. La ronde des infirmières et des
kinés commence, car il faut continuer la surveillance (tension, pulsations, température, etc.) tout est noté. Il y a
encore des aérosols et des séances de kiné deux fois par jour. C’est tout à fait normal, il faut évacuer les mucosités
accumulées suite à l’anesthésie. On a encore l’oxygène, ça aussi c’est tout à fait normal, car les nouveaux poumons doivent
être bien oxygénés dans un premier temps.
Huit jours déjà que je suis greffée et chaque jour je remercie en pensée le donneur ainsi que sa famille. C’est grâce à des
gens d’une générosité comme celle-là que je suis encore en vie et que je peux vous narrer mon histoire.
Pendant encore 3 semaines, jour après jour avec la revalidation cela va beaucoup mieux (elle continuera à la maison pendant
encore 6 mois).
Je pétille de joie.
Le temps passe et nous sommes maintenant au mois de juillet 2007 et le mois prochain je vais fêter un triple anniversaire.
Mes 40 ans, qui ont dû être reportés pour la meilleure cause qui soit. Celui de mes 41 ans et surtout le plus important,
la 1 première année de mes poumons (que j’appelle affectueusement mes jumeaux). Et tout ceci pour vous dire que je suis
merveilleusement bien et super heureuse de vivre . C’est un réel bonheur que j’ apprécie à 100% à tout instant de ma vie.
Bien amicalement, Patricia.