Association de Transplantés Pulmonaires
Je m’appelle Patricia et j’ai 40 ans…bientôt 41, c’est à dire au mois d’août, comme vous l’avez deviné.
Je suis née en 1966 prématurément avec 1 mois d’avance, apparemment j’étaits impatiente de découvrir la vie sans encore
le savoir, elle ne m’avait pas gâtée du tout. Pour tout vous dire, celle-ci m’a légué une maladie génétique que l’on
appelle la mucoviscidose, mais que l’on a détecté seulement à l’âge de 12 ans.
Depuis lors, cela a été un traitement très lourd, car comme je commençais à avoir de grosses difficultés respiratoires,
le tarif était: aérosol, kiné et des tonnes d’antibiotiques tous les jours jusqu’à la fin de ma vie car on ne savait,
et on ne sait toujours pas, guérir cette maladie.
Avec des hauts et des bas, des hospitalisations régulières, j’ai pu me maintenir du mieux que j’ai pu jusqu’en 2005.
Cette année-là, ma muco, comme je l’appelle, a gentiment pété les plombs puisqu’elle m’a valu 100 jours d’hospitalisation.
Les germes détruisaient mes poumons à la vitesse grand V.
A partir de juin 2005, j’étais sous oxygène jour et nuit. Au mois de juillet, je suis allée faire mon bilan pré-greffe et
le 20 août j’étais inscrite sur la liste d’attente. Ma vie était devenue pénible. Les gestes quotidiens: se laver,
préparer à manger, monter une volée d’escaliers, étaient devenus épuisants. J’ai pu passer le cap de 2006, avec des
angoisses le soir venu en me demandant si je verrais le soleil se lever le lendemain, mais je gardais quand même espoir
et le moral grâce à mon mari, ma soeur, la kiné, l’équipe de l’U.C.L. ainsi que mes amis.
Ma délivrance est survenue le mercredi 23 août à 21 heure. C’est mon mari qui a décroché ce soir là, car j’étais déjà au
lit du fait que j’étais très fatiguée. Quelle surprise et quelle joie quand il m’a appelée pour me dire que c’était
l’hôpital de Mont-Godinne. C’était le Dr Bulpa qui m’appelait pour me dire qu’ils avaient un donneur potentiel, et me
faire savoir que je devais arriver à l’hôpital par les urgences pour 22h30. A 22h40 j’arrivais donc aux urgences, impatiente,
excitée comme une puce (c’est le cas de le dire) mais la fleur au fusil. On m’a installée dans un box, un infirmier est
arrivé pour faire les derniers examens de routine, m’a apporté ma belle robe de bal de Cendrillon, les chaussons de papier
et non les chaussures de verre, mon beau bonnet et non le diadème. Le temps que mon mari m’accompagne à la limite des
portes du bloc opératoire, un dernier gros bisou, et me voilà dans la salle de bal euh non, la salle d’opération.
Le temps que l’équipe chirurgicale me prépare, il était déjà 24h15, on attendait plus que le second coup de téléphone
pour dire que les poumons étaient parfaits. 24h30 le feu vert était donné: YOUPIE ! C’est mon anniversaire, j’ai 40 ans
et quel magnifique cadeau que de recevoir des poumons tout neuf. L’équipe chirurgicale me souhaite de tout coeur un
bon anniversaire et me voilà partie comme la belle au bois dormant; décidément je joue les héroïnes de Walt Disney.
Je vous dis au revoir et à bientôt, on se retrouvera un peu plus tard…
Gros bisous, Patricia