Association de Transplantés Pulmonaires
Don d’organes, don de vie…
Bonjour, je m’appelle Marina, j’ai été greffée en avril 2021. En ces quelques lignes, je vais vous raconter mon parcours
d’avant et après la greffe.
C’est en juin 2017 que l’on m’annonçait que je souffrais d’emphysème à un stade avancé. Tout s’est alors vite
enchaîné : difficultés à respirer, difficultés à monter l’escalier, j’étais tellement à bout de souffle que je n’arrivais
plus à entretenir ma maison comme avant, même prendre les poussières me demandait un effort colossal tout comme réaliser ma
toilette. Je devais m’asseoir à chaque mouvement.
Lors de ma visite chez le pneumologue et des examens supplémentaires, le constat est tombé, je souffrais de BPCO. C’est a ce
moment que j’ai intégré la liste d’attente afin d’obtenir des poumons. Au fur et à mesure le souffle manquait, tellement à
bout je devais vivre avec une machine à oxygène matin et soir.
A partir de ce moment, l’attente est infinie, je n’osais pas parler de ma souffrance à ma famille, par fierté et aussi afin
de la préserver de toute cette souffrance qui m’habitait. La souffrance de me voir diminuer, la souffrance d’être assistée
par la machine mais aussi par les proches pour chaque geste du quotidien, la souffrance de ne plus savoir m’occuper de mes
petits enfants.
Même si la difficulté et la souffrance sont présentes au quotidien, le suivi médical, aussi laborieux soit il, est
primordial ! Ce suivi m’a permis avant tout d’être entourée par des personnes vivant la même chose que moi et à qui j’ai pu
me confier sans filtre mais aussi et surtout par des soignants qui encouragent à persévérer dans l’effort.
C’est le 10 avril 2021 à 21h20, 3 ans et 3 mois d’attente que le téléphone a sonné… Après l’annonce d’une potentielle greffe
suite à un donneur, j’ai ressenti comme une délivrance.
Arrivée à l’hôpital, une équipe formidable m’a pris en charge tout de suite pour des analyses et à minuit on m’annonçait
que j’étais compatible à 100% avec le donneur. Je vais recevoir mes nouveaux poumons. L’opération a débuté vers 3h
jusqu’à 11h. A mon réveil, comme par réflexe j’ai cherché mon oxygène et l’infirmière m’a rassuré : « Madame, vous
respirez seule ».
Durant un mois dans une chambre isolée, mes journées ont été rythmées par des séances de rééducation intensives : kiné
physique car les muscles fondent très vite ; kiné respiratoire afin de récupérer les reflexes liés à la respiration qui petit
à petit ont disparu ; la logopédie ; l’ergothérapie tout cela complété par des analyses afin de s’assurer du bon dosage des
médicaments et de la bonne capacité de mon corps à accepter ses nouveaux poumons.
Lors de mon retour à la maison une vie ‘normale’ a pu enfin reprendre, même si les séances de kiné sont toujours présentes
à l’hôpital comme à la maison. Aujourd’hui je sais à nouveau jouer avec mes petits enfants, faire mon ménage. Je participe à
plein d’activités, je suis même devenue une baroudeuse. Ma vie a repris avec un bonus : je voyage beaucoup avec mes amies.
07/04/2024